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THEORY & TECHNOLOGY


Le pavillon sans sucune complaisance

Enceinte ONKYO Grand Scepter-1
Hiroyuki Yoshii
MOITIE PRIX

Monsieur Hiroyuki Yoshii est un homme heureux. Il est ingénieur chez le plus grand constructeur de haut-parleurs du monde, en terme de quantité. Autrement dit, il travaille chez Onkyo, au Japon. C'est d'ailleurs un ingénieur compétence remarquable, mais aussi un touche-à-tout de génie. Un jour, le grand directeur d'Onkyo lui confia une tâche peu banale : concevoir et fabriquer la meilleure enceinte acoustique possible, sans considération de rentabilité commerciale.
Seule contrainte : un encombrement compatible avec des intérieurs domestiques qui, on le sait, sont particulièrement exigus au Japon.
Ainsi naquit, vers la fin des années 80, l'enceinte Grand Scepter 1...
Arrivé à ce stade de la préentation, je ne peux que vous confier ma propre expérience, èmouvante, rare, celle d'un coup de foudre.
Je pourrais vous dire que je viens de découvrir cette enceinte et que je n'en suis pas encore revenu. Eh bien, ce n'est pas vrai! Voilà plus de cinq ans que je la connais, la GS-1. Et voilà plus de cinq ans que je la considère comme la meilleure enceinte acoustique jamais commercialisée (en tout cas parmi les - nombreuses - enceintes que j'ai pu entendre).

La GS-1, c'est comme qui dirait mon rêve de journaliste spécialisé. L'enceinte avec laquelle je voudrais finir mes jours tranquillement, sans plus avoir à écrire une seule ligne sur un appareil haute-fidélité. La première fois que l'importateur m'en a parlé en voulant me la confier, je n'y ai pas cru. Pensez-vous, une enceinte à chambre de compression et pavillon, japonaise de surcroît! Quelle horreur! Et puis j'ai cédé?, et ce fut le coup de foudre immédiat, violent et définitif.
L'enceinte Onkyo GS-1 possède une qualitè que je n'ai jamais retrouvé sur aucune autre enceinte, au moins à ce niveau : il s'agit d'une capacité totale à traiter chaque son, non pas comme une entité abstraite et détachée de toute origine, mais bien comme un élément totalement rattaché à sa source d'émission, retranscrivant à merveille la distance à laquelle elle a été captée par le micro, et l'ambiance dans laquelle elle se trouvait au moment de la prise de son.


TENTATION

Je m'explique. Lorsqu'on l'écoute et qu'on tente d'analyser les résultats qu'elle fournit, on ne peut pas raisonner seulement en terme de fréquences (grave, médium, aigu) et d'intensité sonore (le volume). On se dit simplement qu'on écoute une voix, un piano, un violon, un trio  à cordes, un orchestre symphonique, une guitare... et que l'instrument est bon ou mauvais, que le musicien ou le chanteur joue ou chante avec ou sans talent et émotion. Sur la musique moderne, on entend absolument tous les artefacts de la prise de son ou du mixage. Mais le plus génial, c'est que cela ne gâche pas l'écoute. On comprend ce qu'a recherché l'ingénieur du son. On aime ou on n'aime pas. Mais cela ne retire rien au plaisir de l'écoute car le charme de la musique est totalement présent. La transparence est impressionnante de réalisme.
De manière plus pragmatique, il est relativement facile de comprendre comment un tel résultat est atteint. D'abord, la GS-1 est une enceinte à très haut rendement. Elle n'a pas besoin de dizaines de watts pour donner le meilleur d'elle-même. Elle est naturellement généeuse et dynamique, prête à supporter les plus forts écarts dynamiques ou à reproduire les plus subtiles micro-informations.
Ensuite, la GS-1 a fait l'objet d'une étude très poussée quant au respect total de l'aspect temporel du son. Autrement dit, elle est calculée pour que toutes les fréquences arrivent absolument en même temps aux oreilles de l'auditeur. Cela s'appelle le temps de propagation de groupe, et c'est encore un facteur bien trop négligé par nombre de constructeurs d'enceintes acoustiques...
D'autre part sa caisse ou plutôt ses deux coffrets ont été concus pour offrir une rigidité telle qu'ils ne participent absolument pas au résultat sonore. Ce que vous entendez, ce ne sont que les molécules d'air mises en vibration par les membranes des trois transducteurs.
Pour ce faire, le coffret des deux haut-parleurs grave ainsi que le pavillon de la chambre de compression médium-aigu sont réalisés dans un assemblage de couches différentes, sorte de sandwich de bois, métaux et matériaux synthétiques dont les caractéristiques de résonance propres se combinent pour finir par... s'annuler. Enfin, le filtre est trés complexe et de multiples bornes permettent différentes combinaisons, depuis l'attaque directe des deux voies médium-aigu et grave jusqu'à l'utilisation d'une égalisation interne spécialement calculée par le concepteur de l'enceinte.
Bien sûr, il serait faux de dire que la GS-1 fonctionne dès la première mise en service et avec n'importe quelle électronique. Mais, contrairement à ce que l'on entend dire ici et là, j'affirme qu'elle ne nécessite pas des électroniques ou des sources présentant des caractéristiques complémentaires. Non, elle demande simplement une électronique qui soit à la hauteur de ses ambitions et de ses exigences. C'est-à-dire qui soit naturelle, transparente, rapide et dynamique.
Mais il est vrai que certains amplificateurs à tubes, ceux qui, justement, n'ont pas le<<son tubes>>, lui conviennent à merveille. Essayez donc un Air Tight, un bon vieux 300B ou même un amplificateur Yves Cochet. Vous m'en direz des nouvelles...
Finalement, la GS-1 n'a qu'un seul défaut, mais de taille : son prix... Tiens, au fait, vous savez pourquoi je vous en reparle aujourd'hui, de la GS-1? Parce qu'au prix où elle est vendue, et depuis le temps que j'en rêve, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour en profiter une fois de plus quelques jours, chez moi... On peut bien avoir ses petites faiblesses, non?

GHISLAIN PRUGNARD


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